Autofinancer votre association avec les ressources internes.
Les sources internes de financement de votre association.
Quand vous cherchez de l’argent, sur quoi concentrez-vous vous efforts…
- Mécénat d’entreprises ?
- Dons de particuliers ?
- Subventions publiques ?
Vous avez raison, ces sources de financement sont très utiles et intéressantes.
Mais, peut-être, vous demandent-elles beaucoup d’effort et de temps.
Et elles représentent aussi peut-être pour vous pas mal de contraintes. Calendrier à respecter. Axes d’actions à valider. Etc.
Pour avoir plus d’autonomie et d’indépendance, avez-vous déjà creusé les pistes de financements internes à votre asso ?
- Droits d’entrée.
- Apports des adhérent·es.
- Prestations lucratives.
- Tous ces éléments en sont des exemples.
Les financements internes seront assez rarement suffisants pour subvenir à tous les besoins financiers de votre asso. Mais ils constituent un bon complément aux financements « externes ».
En plus, avec les financements internes, c’est vous le · la chef·fe.
- Vous dites combien.
- Vous dites comment.
- Vous dites quand.
- Vous dites pourquoi (Et cela ça n’a pas de prix). Eh oui, vous êtes libres de choisir l’affectation des fonds obtenus par financements internes. (Vos frais de fonctionnement par exemple, on dit cela on ne rien, hein.)
Votre curiosité est piquée ?
Vous voulez en savoir plus ?
Eh bien, c’est parti.
Le financement par cotisations des adhérent·es.
Dans un premier temps, balayons une interrogation qu’on avait quand on a débuté (peut-être l’avez-vous aussi).
Quelle est la différence entre adhésion et cotisation ?
L’adhésion.
Elle correspond au fait de souhaiter devenir membre de votre asso.
La cotisation
Elle est la somme éventuellement demandée par votre asso pour formaliser l’adhésion.
Maintenant que l’on a mis cela au clair…
Comment mettre en place les cotisations dans votre asso ?
Eh bien, en commencement par le commencement. C’est-à-dire en ayant des adhérent·es.
(Souvent aussi appelés « membres ».)
Mettre en place un système d’adhésions.
Voici une « checklist » qu’on vous propose de suivre pour mettre en place dans votre asso un dispositif d’adhésion tout « propre », tout « net » :
- Précisez dans vos statuts :
Soit les conditions d’adhésion.
Vous pouvez préciser des conditions de diplôme, de qualifications professionnelles, de cooptation, d’âge, etc. (Vous pouvez accepter les adhérent·es mineur·es à la condition que l’adhésion n’entraîne pas des conséquences pécuniaires significatives.)
Vous pouvez permettre les adhésions de personnes physiques et/ou de personnes morales.
Vous l’aurez compris. C’est vous qui décidez.
Soit le dispositif d’agrément des candidat·es par les organes associatifs.
- Recueillez et conservez le consentement de l’adhérent·e.
(Même les adhérent·es de droits prévus dans les statuts doivent donner leur consentement).
- Tenez un registre des adhérent·es.
En limitant ce fichier aux informations relatives à l’identité, identité bancaire et vie associative de vos adhérent·es, vous n’avez pas d’obligation de déclaration préalable à la CNIL (dispense d’agrément n°8 (ancienne norme simplifiée n°23)).
Attention.
Les données recueillies ne peuvent être conservées au-delà de la démission ou de la radiation de l’adhérent·e (sauf s’il fait la demande contraire).
Et cela va sans dire, mais c’est mieux en le disant, il est bien sûr indispensable de respecter la loi RGPD.
Maintenant que vous avez établi votre processus d’adhésion… Intéressons-nous à votre processus de cotisation.
Mettre en place un système de cotisations.
Avant toute chose, sachez qu’il n’est pas obligatoire de faire payer une cotisation à vos adhérent·es (à l’exception des fédérations départementales, régionales ou nationales de chasse et de protection du milieu aquatique.).
Cependant, sans cotisation, vous vous éloignerez de votre objectif de départ : faire entrer de l’argent dans les caisses de votre asso.
Comme pour l’adhésion, votre processus de cotisation démarre dans vos statuts. Vous devez y préciser :
- Les modalités de fixation du montant de la cotisation.
Vous avez là une liberté totale. Votre Bureau ou votre conseil d’administration (selon ce qui est inscrit dans vos statuts (on y revient toujours)) peuvent décider du montant.
(Une exception. Les associations communales de chasse agréées ne peuvent fixer librement le montant de leur cotisation.)
- Les modalités de son appel et de son paiement.
- Sa périodicité.
- L’échéance des versements.
- Les conséquences si un adhérent·e ne paie pas sa cotisation.
Un exemple.
une absence de paiement de cotisation peut entrainer l’exclusion de votre asso, si cela est précisé dans vos statuts.
Les montants des cotisations sont-ils plafonnés ?
Non.
Vous êtes totalement libres de définir le montant de cotisation que vous souhaitez.
(En respectant toujours les règles internes de validation que vous vous êtes fixées, bien sûr.)
Concrètement le montant de cotisation se fixe comment ?
Le plus simple consiste à brosser le portrait-robot de votre adhérent·e idéal·e.
Vous avez déjà entendu parler du persona en marketing ?
Ici, c’est la même chose.
Pour visualiser parfaitement votre adhérent·e idéal·e (mais réaliste quand même, ne partons pas dans tous les sens) :
- Donnez-lui une identité : nom, prénom, âge, genre, lieu de vie, activités pro et perso, niveau de vie et photo. C’est très important de donner un visage à votre adhérent·e idéal·e. (Bien sûr, on respecte le droit de propriété sur les photos ;)).
- Définissez son caractère : valeurs, freins et motivation dans la vie, etc.
- Identifiez son vocabulaire. Vous pourrez ainsi lui parler avec « ses » mots quand vous chercherez à le « recruter ».
- Déterminez les lieux (physiques ou virtuels) ou vous pourrez le · la rencontrer. Toujours en vue de vos démarches futures pour trouver de nouveaux adhérent·es.
- Distinguez ses sources d’informations.
- Indiquez enfin s’il est l’un de vos donateur·trices.
Vous pouvez en effet vous vouloir « transformer » vos donateur·trices en adhérent·es pour les impliquer davantage et renforcer leur sentiment « d’appartenance » à votre asso.
L‘ensemble de ces renseignements vous permettra d’évaluer le montant de cotisation le plus juste, en fonction de votre « cible » d’adhérent·es potentiel·les.
Important pour vos finances.
Si des adhérent·es souhaitent payer plus que le montant de la cotisation, ils peuvent le faire.
Vous pouvez leur soumettre l’idée dans vos communications et à travers votre formulaire d’adhésion.
La différence entre le montant de la cotisation et la somme versée sera comptabilisée en don par votre asso.
Comment les adhérent·es peuvent-ils s’acquitter de leur cotisation ?
Là encore, c’est vous qui choisissez.
- Virement bancaire.
- Carte bancaire.
- Chèque.
Tout est possible.
On vous recommande simplement d’éviter le paiement en monnaie. Toujours difficile à « tracer ».
Pour faciliter la vie de votre asso, si on était vous, on essaierait au maximum d’encourager le paiement par prélèvement automatique.
C’est un processus simple pour l’adhérent.
Et (gros avantage pour votre asso), le prélèvement limite votre « chasse » annuelle aux cotisations.
Ainsi vous pouvez anticiper plus facilement vos ressources futures et donc vous projeter plus sereinement sur le long terme.
Quand demander le versement des cotisations ?
Début d’année scolaire ou civile ? Fin du 1er semestre de l’année civile ? Date précise dans l’année ?
Là encore, votre asso a une grande liberté.
Elle choisit ce qui lui convient le mieux.
Une seule règle : l’échéance de règlement de la cotisation doit être précisée dans les statuts.
Certaines assos choisissent (et l’indiquent dans leurs statuts, bien sûr) que seuls les adhérents à jour de cotisations peuvent participer à l’Assemblée Générale.
Ça peut être un bon moteur pour les éventuels retardataires.
Est ce possible de prévoir des cotisations différentes ?
Oui.
Votre asso peut tout à fait opter pour différents niveaux de cotisations.
Par exemple, vous pouvez définir :
- Un montant variable selon une catégorisation des membres.
- Un montant fixe ou proportionnel à un indice précis.
Tout cela doit être précisé dans les statuts. (Eh oui, encore et toujours eux.)
Un·e adhérent·e peut-il · elle demander à être remboursé de sa cotisation ?
Non et Oui.
Non…
… Si le paiement de la cotisation a donné lieu à l’émission d’un reçu fiscal.
S’il n’y a pas eu d’émission de reçu fiscal, mais que les statuts ne mentionnent rien, ce sera aussi « non ». Aucun remboursement ne sera possible.
De même, vous pouvez choisir de mettre noir sur blanc dans vos statuts qu’aucun remboursement n’est possible.
Oui…
… Quand le remboursement est prévu dans les statuts et qu’il n’y a pas eu d’émission d’un reçu fiscal.
Remboursement total. Remboursement partiel. Tout se prévoit et s’écrit dans vos statuts.
Si remboursement il peut y avoir, précisez-en bien les modalités dans vos statuts.
Pour faire votre choix entre remboursement ou pas remboursement, il me semble utile d’avoir à l’esprit 2 points :
- Le remboursement possible des cotisations peut induire une imprévisibilité de vos ressources.
- Le remboursement possible des cotisations nécessite une gestion de votre trésorerie en conséquence.
D’où l’importance de cadrer parfaitement les règles dès le départ.
Cotisation et réduction d’impôt sont-elles compatibles ?
Oui.
Vous pouvez émettre des reçus fiscaux pour vos adhérent·es à jour de cotisation.
(Si votre asso est de droit français, relève de la loi 1901, est reconnue d’intérêt général et a la capacité d’émettre des reçus fiscaux bien sûr).
Une condition s’impose.
Vous pouvez émettre un reçu fiscal si votre cotisation ne donne pas lieu à une contrepartie excessive (plus d’un quart du montant et plafonné à 73€). Que cette contrepartie soit directe ou indirecte, sous forme d’un bien ou d’une prestation de services au profit de votre adhérent·e.
Un exemple.
Votre asso donne des cours de sport. L’adhésion permet de suivre les cours de sport. C’est une contrepartie trop importante. Vous ne pouvez donc pas émettre de reçus fiscaux pour vos adhérent·es.
Comment recruter et fidéliser de nouveaux adhérent·es et donc récolter plus de cotisations ?
On l’a vu plus haut.
Pour avoir des cotisations, il faut enregistrer des adhésions.
Et donc avoir des adhérent·es.
Comment y parvenir ?
Les quelques lignes qui suivent vous donneront des idées.
- Faites savoir autour de vous que vous cherchez des adhérent·es. (C’est la base, nous direz-vous. Vous avez raison. Mais, au cas où…).
- Utilisez des canaux de communication variés pour atteindre un public varié.
- Gardez toujours en tête votre adhérent·e idéal·e.
- Spécifiez vos attentes éventuelles vis-à-vis des membres de votre asso.
- Soignez le parcours d’adhésion pour qu’il soit le plus facile et fluide possible.
- Adressez un message de bienvenue chaleureux à vos nouveaux·elles adhérent·es. Vous êtes heureux qu’ils · elles vous rejoignent ? Dites-le-leur.
- Demandez-leur ce qu’ils · elles aiment faire. Ce qu’ils pourraient faire dans votre asso. Des « pépites » se cachent certainement parmi vos adhérent·es actuel·les ou futur·es.
- Invitez-les à ouvrir leur réseau à votre asso. Qui sait… La théorie des 6 poignées de main pourrait s’illustrer dans votre asso.
- Diffusez une newsletter dédiée à vos adhérent·es (toujours dans le respect RGPD, hein ;). Ils · elles sont spéciaux·les pour vous. Traitez-les de façon spéciale. Cette newsletter peut avoir une périodicité moindre que votre newsletter classique. Ce n’est pas un problème. Les deux s’associeront pour fournir une information complète à vos adhérent·es.
- Mettez en relation vos adhérent·es. Peut-être viennent-ils chercher du lien social dans votre asso. Permettez-leur d’en trouver : événements, rencontres, création d’un annuaire des adhérents (avec leur accord et dans le respect RGPD)
- Formez-les (s’ils le souhaitent). Ça les impliquera. Les motivera. Les fidélisera.
- Tissez un réseau d’ambassadeurs·trices parmi vos adhérent·es. Ils · elles seront vos meilleur·es porte-parole.
- Encouragez vos adhérent·es à assister à des instances de gouvernance. Ça renforcera leur sentiment d’appartenance et donc leur fidélité.
Vous l’aurez compris.
Les idées peuvent être très nombreuses.
À vous de jouer.
Comment savoir si votre processus d’adhésion est bien ?
Vous pouvez :
- Mettre en place des indicateurs.
- Étudier les chiffres de fidélisation.
- Évaluer les coûts d’acquisition d’un·e nouvel·le adhérent·e.
Tous ces éléments sont importants.
Il en est un tout aussi important pour nous.
Il nécessite que vous preniez un peu de hauteur.
C’est fait ?
Alors, observez votre asso.
- Sa relation avec ses adhérent·es.
- Ses attentes vis-à-vis d’eux · elles.
- La reconnaissance et la gratitude qu’elle leur témoigne.
Vous avez tout passé en revue ?
Demandez-vous maintenant.
Si ce n’était pas mon asso, aurais-je envie d’y adhérer ? de m’y impliquer ?
La réponse que vous obtiendrez à cette question, constituera un matériel précieux pour l’avenir de votre dynamique d’adhésion.
Le financement par droits d’entrée.
C’est quoi le financment par droits d’entrée ?
Un versement unique versé une seule fois, à l’arrivée d’un·e nouvel·le adhérent·e dans votre asso.
Est-ce contradictoire avec une cotisation ?
Non. Droits d’entrée et cotisation peuvent tout à fait se compléter.
Vous sollicitez un droit d’entrée et une cotisation lors d’une nouvelle adhésion. Les années suivantes, vous sollicitez uniquement la cotisation.
Là encore, votre adhérent·e idéal·e sera votre meilleur·e allié·e pour définir le montant optimal du droit d’entrée.
Là encore (bis), cela va sans dire mais c’est mieux en le disant… toutes ces dispositions doivent être précisées dans vos statuts.
Le paiement d’un droit d’entrée peut donner lieu à l’émission d’un reçu fiscal.
Il faut, pour ce faire, respecter les mêmes conditions que pour les cotisations.
Le financement par apports de membres.
Un apport n’est pas un don.
Un apport « appelle » une contrepartie.
Un apport ne peut pas donner lieu à l’émission d’un reçu fiscal.
L’apport peut être :
- Numéraire.
- Mobilier.
- Immobilier.
La contrepartie peut être :
- Un titre particulier au sein de votre asso. Membre bienfaiteur par exemple.
- Une participation aux instances de décision de votre asso.
Les spécificités des apports mobiliers et immobiliers :
- Il y a un réel transfert de propriété dès lors que l’apport est fait.
- Toutefois, si cela est expressément prévu dans vos statuts, l’apporteur peut avoir un droit de retrait. Ça signifie que l’apporteur·se peut récupérer son bien si la contrepartie morale n’est pas respectée ou qu’il y a une dissolution de votre asso. Si vous avez vendu le bien (vous en auriez tout à fait le droit), votre asso devra alors le rendre sous forme monétaire.
Les activités lucratives : une autre source de financement.
Votre asso dispose d’une expertise.
Cette expertise a une valeur.
Vendez-la.
Et générez des revenus avec.
Bien sûr (et c’est une bonne chose) cette pratique est encadrée.
On s’explique.
Pour exercer une activité lucrative, votre asso doit :
- Avoir une gestion désintéressée.
- Conserver une activité principale non lucrative.
- Mettre en place une comptabilité analytique. (C’est une obligation dès que le seuil de franchise est dépassé).
- Surveiller les recettes annuelles de l’ensemble de vos activités lucratives. Elles excédent 73 518 euros/an (en 2022) ? Votre asso doit alors payer des impôts commerciaux selon les taux applicables aux entreprises et mettre en place une sectorisation comptable ou une filialisation.
Vous avez maintenant les cartes en main.
Vous vous lancez ?